Le père Lèonida


La pièce:

Le soir du mardi-Gras, soir de carnaval, Leonida, petit bourgeois – à la retraite, fait la lecture du journal libéral Aurore démocratique à sa femme Efimita. Feru de ces idées républicaines, ce politicien de banlieu confus et borni essaie d’éclaircir sa femme sur les notions de république, d’independance et d’affirmation nationale. Efimita n’est que trop émue par les explications de son mari, sans rien y comprendre à part la promesse du gain matériel. De cette perspective, la révolution et les changements promis par son mari lui semblent impersatifs: elle est prète à brandir le drapeau sur le champ. Toutefois, épuisé par son discours enflammi, Leonida s’endort et ronfle à tout casser : de son cotté la femme remet son plan au lendemain et se couche à son tour. Les coups de pistolet tirés en l’air par quelque fêtards les réveillent en sursaut : les deux croient que la révolution est déja en marche dans la ville et, saisis de panique, ils se mettent en devoir de se baricader dans la maison jusqu’à ce que ils pourraient s’enfuir en province. L’arrivée de Safta, la femme de ménage, dévoile la véritable source du bruit et le couple reprend son train-train habituel.  Pour  toute  explication de  son effroi  Leonida accuse  les  effets malencontreux que la lecture des journeaux peut produire sur les  »nerfs » des gens. Pour ce qui est de la révolution, il conclut que de toute facon cela n’aurait pas pu se produire sans  »ordre de la police » et sans aucune mention dans la presse.

Miroir de la société au sens propre du mot, l’oeuvre de Ion Luca Caragiale reste encore aujourd’hui un example de la puissance de l’art de créer une réalité, vivante et autonome, qui depuis la scène lance au monde  »réel » le defi de penser par soi-même en dépit du bruit soulevé par le discours politique.

Informations :

Texte de Ion Luca Caragiale
Adaptation et mise en scène Cristina Iovita
Assistance à la mise en scène et régie Alexandra Sutto
Avec: Thomas Perreault, Costa Tovarnisky et Erick Tremblay
Décors, costumes et masques:  Fruzsina Lanyi et Mélina Dupin Girod
Éclairages: Ann Catherine Simard Deraspe
Musique: Benoit Rolland
Réalisation vidéo: Dan Popa
Graphisme Bogdan Toropu

photo ©

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